Manifeste pour la liberté de vieillir chez soi
Ce livre paru en septembre 2023 a fait bouger les lignes sur la façon de vivre sa vieillesse. Avec un nombre de seniors croissant et un allongement de l’espérance de vie, il aborde la nécessaire question du maintien à domicile.
Un vieillissement inévitable
Selon une étude de l'Insee parue en décembre 2020, sur les 76,4 millions d'habitants que compterait la France en 2070, les personnes âgées de 65 ans ou plus représenteraient 22 millions, soit près de 30% de la population. La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Dress) estimait, elle, qu’en 2019, une femme de 65 ans peut espérer vivre 11,5 ans sans incapacité ; un homme, 10,4 ans sans incapacité.
Ajouté aux estimations conjointes de l’Insee et de la Drees qui tablent sur le fait que la part des personnes qui bénéficieront de l’allocation personnalisée d’autonomie (l'APA) passera de 25% aujourd'hui à 36% en 2040, ces données capitales conditionnent et éclairent les enjeux autour du vieillissement et de sa prise en charge.
Un sujet qui reste tabou
Parler de la perte d’autonomie quel que soit l’âge, reste un sujet compliqué voire tabou. Pourtant le sujet concerne tout le monde. Qu’il s’envisage pour soi, pour ses parents, des membres de son entourage, il s’agit de l’aborder afin d’entrevoir les différentes options envisageables. Car vieillir chez soi est possible et cette éventualité est parfois écartée pour de mauvaises raisons (trop coûteux, pas sécurisé…). L’ouvrage, Manifeste pour la liberté de vieillir chez soi, revient sur ces préjugés et aborde différentes solutions pour y arriver. En donnant la parole aux seniors, à leurs proches, aux aidants, soignants et professionnels des services à domicile, il met en lumière les alternatives au placement.
Les politiques en action
Un rapport d'information du Sénat de 2021, recense des pistes de réflexion pour le maintien à domicile, parmi lesquelles, renforcer la compétence des départements en matière médicosociale (visites de prévention à 75 ans, soutien apporté aux proches aidants, promotion de l'habitat inclusif…) ou encore systématiser les bilans complets vers 75 ans réalisés par des infirmiers, des kinésithérapeutes et autoriser plus largement ces professionnels à prescrire des aides techniques. Autre action, l’expérimentation de nouveaux modèles de tarification des services d'aide à domicile ou encore simplifier les aides à l'adaptation du logement (guichet unique, accompagnement à la réalisation des travaux…).
Sachant que selon un sondage IFOP de 2019, 85 % des Français souhaitent vieillir à domicile et que contrairement à une idée reçue, 75 % des personnes âgées de 90 ans vivent encore « chez elles » il est nécessaire voire urgent que les politiques publiques prennent le sujet à bras-le-corps pour les seniors d’aujourd’hui et ceux, beaucoup plus nombreux, de demain.
Rédactrice : S. Royer