Violences externes
Notion polysémique recoupant des situations d’incivilité, de menaces, de vandalisme ou d’agressions verbales, physiques ou sexuelles, la violence externe a pour principale caractéristique d’émaner de personnes extérieures à la sphère professionnelle et aux collectifs de travail. Elle se distingue en ce sens des situations de violence interne et de harcèlement au travail.
La violence externe demeure un risque difficile à appréhender, et pour lequel des mesures spécifiques sont nécessaires afin d’une part d’agir sur les causes de la violence et d’autre part de prévenir les risques de passage à l’acte.
La prise en compte de la violence externe par les organisations de travail remonte au début des années 1990 en France et est concomitante de la mise à l’agenda des problématiques relatives aux risques psychosociaux.
Sur le plan réglementaire, les employeurs ont une obligation de prévention de la violence externe au titre de leurs obligations en matière de prévention des risques professionnels. Plus précisément :
- L’article 80 de la loi du 6 août 2019 de transformation de la fonction publique impose aux employeurs publics une obligation de mettre en place un dispositif de recueil et de signalement des actes de violence, discrimination, harcèlement ou agissements sexistes
- La circulaire du 2 novembre 2020 relative au renforcement de la protection fonctionnelle pour les agents publics rappelle le rôle et l’obligation des employeurs publics en matière de protection des agents.
Consultez la fiche pratique Protection fonctionnelle de l’Espace droit
Les agents publics particulièrement exposés
D’après les données de la DARES (Les rapports sociaux au travail, 2019), en 2016 :
- 43,7% des salariés en contact avec le public (sur site ou par téléphone) déclarent vivre des situations de tension avec le public
- 1 sur 6 a été victime d’une agression verbale au cours des douze derniers mois sur son lieu de travail
- 1,7% a été victime d’une agression physique ou sexuelle de la part du public.
Les agents publics, du fait de la spécificité de leurs missions (soins, action sociale, sécurité…) et de leurs conditions d’exercice (accueil du public avec des rapports parfois difficiles avec les bénéficiaires) sont, comparativement au secteur privé, davantage exposés aux situations de tension et/ou d’agression :
- Près d’un agent public sur deux (toutes fonctions publiques confondues) déclare vivre des situations de tension dans leurs rapports avec le public.
- Pour la fonction publique hospitalière, au cours des douze derniers mois (chiffres 2016), 1 agent sur 3 déclare avoir été victime d’une agression verbale de la part du public ; 7,3% d’une agression physique ou sexuelle.
- Les femmes, tous secteurs confondus (toutes fonctions publiques et privé / public), sont comparativement plus exposées aux violences externes, qu’elles soient verbales, physiques ou sexuelles.
Source : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/sites/default/files/pdf/synthese_stat_no27.pdf
L’exposition aux violences externes produit des effets délétères et multiples sur les conditions de travail et la santé au travail des agents publics.
Pour aider à la prévention des risques en lien avec l'exposition aux violences externes, le FNP a lancé un appel à projets.