Une enquête sur les risques psychosociaux
Dans le cadre d’une thèse de doctorat consacrée à la santé psychologique des policiers municipaux, Angélique Frapsauce, psychologue du travail et doctorante à l’université Paul Valéry à Montpellier (Hérault), a interrogé des agents de police municipale en France.
Ce projet a été initié et mis en œuvre au sein du centre de gestion du Gard (30) et financé par l’Association nationale de la recherche et de la technologie (2017-2020).
L’objectif est de mieux connaître les conditions de travail des policiers municipaux et d’améliorer leur qualité de vie au travail. L’enjeu de la recherche est bien de réduire les facteurs de risques psycho-sociaux, d’identifier des leviers d’actions organisationnels et managériaux favorisant une meilleure qualité de vie au travail.
Les premiers résultats, issus d’une enquête auprès de 371 agents de police municipale affiliés au CDG du Gard, ont permis de repérer des indicateurs susceptibles de favoriser le bien-être psychologique au travail et à l’inverse ceux susceptibles de provoquer la détresse psychologique.
Les principaux indicateurs sont repris ci-dessous par ordre décroissant :
Indicateurs favorisant le bien-être
- La reconnaissance de la hiérarchie et des administrés
- Le soutien et l’écoute, aussi bien de la part des collègues que de la hiérarchie
- Le sens du travail : conserver son identité professionnelle tout en se différenciant de la police d’Etat (relations de proximité avec la population, missions à dominante préventive).
- L’autonomie dans le travail
Indicateurs favorisant les RPS
- L’exposition aux violences externes
- Le manque de ressources
- La faible reconnaissance du statut par l’Etat et la méconnaissance du métier de la part des élus (considération moindre que les policiers nationaux et les gendarmes, demandes de missions hors cadre du métier)
- Les contraintes liées au métier en termes de charges de travail et aussi d’injonctions paradoxales
Les pistes de réflexion
- Favoriser le travail en équipe, éviter que l’agent soit seul,
- Mettre en place des actions de formation, tant pour les encadrants (élus) que pour les agents,
- Agir sur l’organisation du travail : régulation de la charge, accroissement de l’autonomie, privilégier les missions donnant du sens.
En sus de cette enquête, un questionnaire a été diffusé entre 2019 et 2020 à tout le territoire national (près de 1300 professionnels répondants). Les données de cette enquête nationale, principalement axée sur le stress post traumatique, sont en cours d’analyse. A l’issue, une série de propositions destinées « à améliorer les conditions de travail des policiers municipaux et contribuer à réduire l’impact des risques psychosociaux » (Angélique Frapsauce) seront élaborées.
Retrouvez l’interview d’Angélique Frapsauce dans La Gazettes des communes