Conditions de travail, risques professionnels et préconisations
L’activité des agents d’entretien des réseaux d’eau potable et d’assainissement comporte de nombreuses contraintes : multiplicité des lieux de travail et déplacement afférents, travail en astreinte ou permanence, interventions dans des espaces confinés, ambiance climatique et thermique, travail isolé, en autonomie ou en équipe, coactivité, activité physique soutenue, contraintes posturales…
Ils sont donc confrontés à un risque important d’usure professionnelle.
Image extraite des travaux du CDG 31 sur les facteurs d’usure professionnelle des agents d’entretien des réseaux d’eau potable et d’assainissement
Risques professionnels et préconisations en matière de prévention
Exposition aux risques
L’activité de l’assainissement et du traitement des eaux expose les agents chargés de ces opérations à des risques importants et multiples tels que :
- Risques chimiques (chlore, ozone, amiante…),
- Risques biologiques/infectieux (tétanos, leptospirose, morsures ou piqûres d’insectes…) : lors du contact avec des eaux usées ou souillées, lors des travaux d'exploitation ou d'entretien dans les égouts ou dans les stations d'épuration,
- Risques de chute (de plain-pied sur sols glissants ou de hauteur dans les châteaux d’eau),
- Risque routier (déplacements sur plusieurs lieux de travail dans la même journée, déplacements fréquents sur chantier),
- Risques d’incendie : lorsqu’ils exercent en espaces clos, ils sont confrontés aux risques d'asphyxie, d'intoxication ou d'explosion,
- Risques liés à l’organisation du travail (travail isolé, interventions urgentes, possibilité de travail de nuit et week-end),
- Risques physiques (port de charges lourdes, postures contraignantes, travail en milieu humide,
- …
Consultez la page « Assainissement et traitement des eaux usées » sur le site de l’INRS
Prévention
Des solutions organisationnelles (réorganisations des tâches et des lieux d’exercices, planifications des tâches afin d’éviter le travail isolé…), techniques (mise à disposition d’équipements individuels et collectifs) et humaines (formation, CATEC-Certificat d'Aptitude à Travailler en Espaces Confinés-, gestion des conflits…) doivent être mises en place afin de prévenir les risques auxquels sont exposés ces agents.
Image extraite des travaux du CDG 31 sur les facteurs d’usure professionnelle des agents d’entretien des réseaux d’eau potable et d’assainissement
Plusieurs CDG ont réalisé des fiches pratiques utiles présentant les différents risques du métier ainsi que les mesures de prévention et protection possibles, telles que celles du CDG 13 et du CDG 72.
Interventions en espaces confinés
Les agents travaillant dans le milieu de l’assainissement sont souvent amenés à effectuer des interventions dans des espaces confinés.
Dans ces espaces, le risque d’asphyxie, d’explosion ou d’intoxication sont présents. Les interventions dans ces espaces doivent être préparée. A ce titre, l’INRS a réalisé un guide « Interventions en espaces confinés dans les ouvrages d’assainissement » exposant les dispositions indispensables à respecter concernant l'organisation de la sécurité lors de la préparation et de l'exécution du travail.
Dispositif de formation CATEC R 472
A l’origine de ce dispositif, la recommandation R472, adoptée en novembre 2012 par le CTN-C. Elle est le fruit des réflexions d’un groupe de travail relatif à la formation pour la prévention des risques dans les activités en espaces confinés (réseaux d’eau et assainissement) auquel a participé le FNP de la CNRACL.
Cette recommandation présente le dispositif de formation à mettre en œuvre et qui conduit à la délivrance d’un Certificat d’Aptitude à Travailler en Espaces Confinés (CATEC). Issu d’une analyse réelle de l’activité des professionnels, le dispositif décrit un socle homogène de compétences intégrant les bonnes pratiques de prévention des risques sur la santé lors des interventions dans les espaces confinés de l’eau et de l’assainissement.
Ce dispositif bénéficie, depuis juillet 2018, de l’intégration au processus de démultiplication, décrit dans le règlement d’habilitation et le cahier des charges dispositions générales.
Le dispositif CATEC, au-delà des préconisations et recommandations du réseau prévention, répond aux besoins des employeurs (collectivités et entreprises) ainsi qu’aux exigences de la formation professionnelle, aux certifications liées à l’intervention en milieu confiné et au rôle de surveillant.
Dans ce cadre, le suivi du déploiement du dispositif CATEC est opéré par l’INRS et le réseau Assurance maladie-Risques professionnels et bénéficie de l’appui du Comité d’orientation et de suivi dans lequel sont représentés les partenaires sociaux et les différents régimes concernés (CNAMTS, INRS, CNRACL…).
A ce jour, peu d’organismes sont habilités à dispenser des formations (moins d’une trentaine) et le CNFPT n’a pas (encore) inscrit cette formation à son catalogue. De fait, les collectivités territoriales ne peuvent que recourir au secteur privé pour former leurs collaborateurs.